Autant vous l'avouer d'emblée, je ne suis pas lecteur d'ouvrages d'anticipation ou de science fiction, par manque d'imagination sans doute ou par incapacité à concevoir ce que je ne connais pas. Le sujet traité par François Martini, « Le temps » n'avait a priori que peu de chance de me captiver. Mais l'a priori s'est rapidement révélé bien trompeur. François Martini a réussi le tour de force de me tenir en haleine, de me faire partager le voyage angoissant de son héros, Philippe Vavin, qui brutalement se retrouve ballotté dans les arcanes du temps. Philippe est d'abord totalement déboussolé, incapable de maîtriser cette dimension qui lui échappe, de se tirer du piège temporel qui s'est refermé sur lui. Philippe va ainsi « vivre » et assister concomitamment, impuissant, son propre enterrement dans une scène poignante : « Il sentit son corps mort pleurer ses dernières larmes. Alors il se sentit mort, vraiment mort, et se tenait immobile au milieu de l'allée, atteint d'un immense désespoir que rien n'aurait pu guérir ». Au cours de ce périple temporel, Philippe arpentera Paris à travers les époques, du plus lointain passé au futur le plus ébouriffant en n'ayant de cesse de retrouver Hélène, la femme qu'il aime et qui seule semble capable de l'arrimer à nouveau au présent.
Parviendra-t-il à ses fins sans parvenir à sa fin ?Réussira-t-il à sortir indemne de cette course haletante et échevelée ?
Lisez donc ce très beau roman de François Martini servi par une écriture précise... comme un plan d'architecte. Du bel ouvrage.
Bravo.