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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 09:29

Bonjour,

Je me suis livré à une expérience en jetant un "cri" de désespoir. Histoire de savoir si, en retour, j’entendrais des voies amies, secourables, ou bien seulement l’écho assourdi de mon « appel au secours ».

Merci à vous deux chères lectrices qui avez vaillamment pris la défense du petit auteur sans relief, prêt à se saborder au milieu de son océan verbeux stérile.

Votre pitié, votre humanité l’ont emporté et c’est heureux. Ne dites pas le contraire, il faut avoir la lucidité de faire face à la glace quand elle ne renvoie rien que du vide (je parle ici de moi vous l’aurez compris).

Je suis mauvais. Dont acte.

Il ne s’agit pas de s’apitoyer sur mon sort, de crier bien fort que je vais me « suicider » sans avoir l’intention de le faire. Non. Rien de tout cela. Je ne connais que trop bien le sujet.

Depuis le début de l’année j’ai mis en ligne environ 200 articles qui ne rencontrent presque aucun écho. Ce qui signifie clairement que ma voix ne porte pas, probablement par ce qu’elle ne fait qu’ajouter à la cacophonie ambiante, que je n’ai rien d’intéressant à dire, en tout cas rien de plus fin, de plus profond ou de plus drôle que mon voisin de train de banlieue (qui puait ostensiblement la sueur ce matin). A défaut de puer des aisselles, que j’astique méticuleusement comme tout un tas de parties stratégiques (et intimes) de mon corps décati, je pue certainement du verbe, jetant des paroles aillées aux relents nauséeux. Une sorte de rat avec une gastroentérite pestilentielle annonçant un marasme bubonique. J’ai la prose fétide.

Le blog a ceci de remarquable qu’il permet de jeter sur la toile des « pensées » et autres « humeurs » qui, il y a peu encore, étaient confinées dans le secret de journaux intimes ou de cahiers à spirales compulsivement griffonnés. Je donne dans ces exercices banals depuis six lustres environ, et pourtant je n’ai toujours rien d’une lumière.

Le blog, ce blog, a le mérite de vous permettre de mesurer la « qualité » de votre « esprit », la justesse de votre « analyse ». Vous pouvez balancer et brocarder à l’envi, jeter en pâture votre humeur massacrante, gueuler votre mal-être, tenter (rarement) d’apporter un petit peu d’aide à ceux qui hurlent comme vous que rien ne va, que tout fout le camp. Le paradoxe est bien celui-là, dans une société où les moyens de communication surpassent au décuple ceux qu’on connus nos parents (les miens) et au centuple ceux de nos grands-parents, notre proximité les uns avec les autres est inversement proportionnelle. Nous jetons tous des bouteilles à la mer mais aucun (moi le premier) ne songe à plonger le bras dans l’eau pour tenter d’en repêcher une seule. Moralité, l’océan est empli de morceaux de verre brisé qui ont depuis longtemps déjà offert au sel l’opportunité d’effacer les calligraphies d’encre avant de dissoudre leur support dans les abysses de l’oubli. Nous pensons tous, moi le premier, avoir un avis qui compte, un regard sur la société digne d’intérêt. Le blog nous a offert une tribune sur laquelle nous avons tous grimpé en meutes hurlantes, prêts à brailler nos vérités, à jeter à la gueule du monde ses dérapages et ses contradictions. Mais, comme nous sommes tous montés sur scène avec un élan que n’aurait pas surpassé une meute de chimpanzés affamés devant un régime de bananes plantain, nous sommes devenus acteurs, si bien qu’il n’y avait plus aucun spectateur au pied de l’estrade. L’estrade de notre vanité.

 

A quoi sert donc ce blog (à part bien entendu faire semblant de me persuader que j’existe, puisque je « pense ») ?

 

Pas de pensée ravageuse pendant deux jours et… aucune visite. Seuls les trop rares amitiés nouées se manifestent (merci encore chères deux amies).

 

Je n’ai plus le temps d’écrire, enfin pas assez, tout accaparé à faire le pitre, souffler dans ma trompette trouée et taper dans mes cymbales rouillées... pour capter l’attention d’un public aussi virtuel que l’auteur que j’ambitionnais d’être.

Or j’ai besoin d’écrire comme j’ai besoin de respirer. C’est con et vulgaire, insignifiant. C’est ainsi.

 

Je vais reprendre ma plume.

 

Faut-il fondamentalement être lu ? Faut-il rechercher l’édition à tout prix ? Ai-je besoin de faire l’homme sandwich pour me vanter moi-même, produit d’un phantasme narcissique ?

 

Les réponses qui me viennent semblent trop définitives, trop aveuglantes de clarté.

 

Je m’interroge.

 

Bien amicalement,

 

 

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commentaires

A
Alors là je vais te décevoir: en moi ni pitié, ni humanité! Je suis juste une pure égoïste qui veut trouver chaque jour sa dose de bonheur avec tes écrits. Chaque fois une surprise: rire, émotion ou colère aujourd'hui dans tes mots. J'suis accro à ton blog et je n'ai pas envie de m'en passer, c'est tout!Bon, sous la torture, j'avouerais peut-être que mon égoïste envers le blogueur se teinte de tendresse pour l'homme...
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L
P.S : la réponse à ton titre est- elle assez claire ?Fais gaffe hein , sinon , je vais laisser 10 comms aujoud' hui ... comme ça tu en auras du retour , hein !
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L
Mais non , c' est un passage ... moi qui poste TOUS les jours sur le mien ... j' ai un p'tit passage à vide aussi : rien posté depuis vendredi ... il parait que ça arrive à tous les blogueurs ! Et puis , il faut le temps de se faire connaitre ... j' ai créé des liens en allant moi-même sur beaucoup de blogs au début et en laissant des comms , ça ne tombe pas du ciel non plus ... les gens font une visite souvent par curiosité alors ... ils voient et puis ils reviennent ou non ... mais je n' avais rien " à vendre " , j' y allais de façon désintéréssée parce que les blogs eux m' interessaient ( oh , mais on dirait presque du Eric Van Hamme cette phrase , dis donc ! ;-)) Et ne me réponds pas : " oui , justement tu vois , tout le monde peut le faire ... arrête de te dévaloriser , si tu étais aussi nul que ça tu n ' aurais AUCUN roman déjà publié !VOILA !!!!
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