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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 21:26

Chers amateurs de la modulation de fréquence,

Demain, samedi  9 juillet, je serai sur les ondes d’IDFM (98 fm) à 16h35 dans l’émission de Laurence Ducournau « Les mots des livres » pour chroniquer la nouvelle de Sandrine Virbel « Abattez les grands arbres » .

Pour les accrocs de la toile ou pour tous les veinards qui résident loin de la cuvette francilienne pas de panique, vous pourrez vous délecter de ma voix de baryton en cliquant sur le lien qui est juste là

 

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 17:35

"Vanille Lauterre", dont je viens de vous faire l'éloge, est publiée aux éditions Assyelle, jeune maison qui construit un catalogue diversifié : romans, nouvelles, poésie, théâtre.

Vous pouvez retrouver leur catalogue en cliquant ici :

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 16:16

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41RnUyyKiXL._SL500_AA300_.jpg

 

Il y a des romans, des récits, des biographies, des recueils de nouvelles… les genres littéraires ne manquent pas. Et pourtant, ce livre ne relève d’aucun des ceux-ci, ou peut-être de tous à la fois, allez savoir… finalement, nous sommes en présence de quelque chose que nous ne connaissons pas, un véritable OLNI (Objet Littéraire Non Identifié). Vous n’êtes pas plus avancé. Normal. Alors le mieux est encore que je vous fasse lecture de la préface :

«  Vanille Lauterre est une marque non déposée, née fin 2009, peut-être créée début 2010, mais qui s'en soucie ?

 

Si vous mélangez les lettres dans un saladier, vous pourrez, à force coups de cuillère à pot, retrouver le nom qui se cache sous les fruits mixés. Mais comme vous avez englouti la salade avant même d'avoir pris le temps de la regarder, vous ne saurez rien. A moins que : vomissez maintenant, et laissez le contenu brouillé sur la table vous donner matière à réfléchir. On ne sait pas.

 

Le style pot-pourri laisse échapper des volutes de vulgarité poétique, de romance passionnelle, d'espoir gluant.

 

Bien sûr, il y a aussi la lavande bleue et le sein malchanceux, mais ça c'est presque une autre histoire. Quoi ? Queue.

 

A ne pas vous entendre, on croirait que tout ça ne va nulle part. Comme la bêtise ne m'est pas totalement cosmopolite, je ne mettrai pas de notes en bas de page en forme de petits chiffres référencés, et vous en aurez pour votre temps.

 

Pour finalement revenir à ses débuts, Vanille Lauterre relate les aventures sensuellement rocambolesques, remarquablement prosaïques et parfois pathétiquement lunaires d’une personne à sexe unique, à corps plein de replis, de creux et de bosses, qui sent le miel, le sel et le beurre. »

 

Voilà, le décor est planté, le style exposé. Nous allons donc partager la vie de Vanille Lauterre, au fil de pages où nous l’auteure nous transporte de surprise en surprise. Je parlais d’Objet Littéraire Non Identifié, et c’en est vraiment un. Et pourtant nous disposons d’un repère précis, quand l’histoire commence, en été, à Paris. Une curieuse rencontre en vérité, écoutez donc :

Sur le quai, tout n'est qu'agitation. Brouhaha. Odeur de pneus chauffés.

 19h27

 Elle. Jupe grise à carreaux au-dessus du genou. Jolies jambes lisses et dorées. Escarpins noirs. Chemisier blanc. Bras nus et ronds. Cheveux courts.

 Au bout du quai, un homme. Il marche vers elle. Grand, démarche assurée et élégante. Veste en lin brun sur chemise blanche. Pantalon sobre.

 Il s'avance. Elle le remarque.

 Les deux corps s'élancent l'un vers l'autre. Les sphères intimes se mêlent. Vibrations et chaleur. Les vêtements se frôlent. Les regards se trouvent. Décharge électrique. L'homme embrasse la fille sur les joues, près des lèvres. Elle garde ses yeux dans les siens, déjà troublée. Les corps se touchent. Épaule contre épaule. Elle se place devant lui, ou c'est lui qui se colle à elle. Elle sent sa poitrine dans son dos, ses bras autour de sa taille. De ses mains sur son ventre, il la presse contre lui. Son sexe contre ses fesses. La tension monte.

 Le train arrive. La rame est bondée, quelques voyageurs descendent, puis ils montent, d'un seul bloc. Calés l'un contre l'autre, à l'abri au milieu des autres corps serrés. Les mains jouent. Elle sent ses doigts sur ses cuisses, sur ses fesses. Elle est gênée. Elle voudrait arracher ses vêtements sur le champ. Elle le voit nu. Il regarde ses yeux, mais elle se mire déjà ailleurs.

 Bien sûr, des mots ont été dits. Des phrases banales. Les mots résonnent dans leurs têtes. De temps en temps, leurs bouches s'ouvrent et des mots sortent. Leur ton n'est ni neutre, ni pressant. Ce sont seulement des mots. Inutiles, futiles peut-être. Des paroles, tout simplement.

 Elle aime sa voix. Elle n'aime pas ce qu'il dit. Ça lui est égal. Pour le moment.

 Les voilà dehors. Ses talons claquent sur le pavé tandis qu'il la devance pour lui montrer le chemin. La sphère intime est rompue, à cause d'une histoire de bouteille de vin. Qu'à cela ne tienne, les voilà devant la porte de l'immeuble. Voici les boîtes aux lettres. La porte claque, elle s'avance pour ouvrir celle de la cage d'escalier, mais il l'attrape par le bras et l'attire à lui. Ses doigts sont déjà là. Elle le repousse. Ils montent les marches, jusqu'à chez lui. Ferment la porte.

 Ce type, je le connais. Je ne compte plus le nombre de filles qui entrent et sortent de chez lui. Celle-là n'a rien de plus ou de moins que les autres. Elle a les cheveux courts, fait inhabituel. Elles sont toutes plutôt agréables en tout cas.

 Le lendemain je les ai vus sortir de l'immeuble ensemble, à midi, et revenir le soir. Ça aussi c'est plutôt inhabituel. Mais ça n'a pas traîné : le surlendemain elle est repartie, avec cet air que j'ai vu tant de fois sur le visage des autres filles.

 Comment sera la prochaine ?

 Et moi, dans tout ça ? Si j'allais boire une bière, pour changer ? Il fait chaud, ici. »

 

 Au fil des pages, comme moi, vous aurez certainement l’impression de parcourir un journal intime, où Vanille nous fait partager ses émotions, ses rencontres, ses états d’âme. Derrière le personnage de Vanille on sent poindre, jamais très loin, des sujets personnels touchant intimement l’auteure que cela soit à travers des saynètes ou des poèmes plein de verve, de sensibilité et d’humour.

Vanille évolue dans un univers singulier, à nul autre pareil, un univers qui parfois déroute mais qui presque toujours en appelle à nos propres émotions avec un incroyable brio.

Si vous voulez sortir des sentiers battus, alors faîtes comme moi, procurez vous ce livre et placez-le sur votre table de chevet pour en déguster quelques pages chaque soir avant de vous endormir. Vous ferez assurément de beaux rêves.

S’agissant d’un premier ouvrage, on ne peut qu’être admiratif devant la maîtrise linguistique et l’imaginaire débridé de cette jeune auteure qui, n’en doutons pas, n’en est qu’au début d’une grande aventure littéraire.

Un immense bravo.

 

 

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 16:30

Ci-dessous la chronique radio de ce jour sur IDFM. Bonne lecture.


http://www.albin-michel.fr/images/couv/6/2/9/9782226193926g.jpg

Avril 1980 : on enterre un écrivain, plus qu’un écrivain même, un intellectuel entré dans la légende de son vivant, un homme qui a suscité toutes les haines et les passions : Jean-Paul Sartre. Parmi ceux qui se sont déplacés, parmi les dizaines de milliers de personnes, un homme d’une trentaine d’années. Même s’il apprécie peu celui qu’on enterre, il est tout de même venu, pour d’autres raisons, des raisons beaucoup plus personnelles :

« A cet instant, on ne règle plus les comptes. On ne fait pas de bilan. On est tous égaux et on a tous tort. Je ne suis pas venu pour le penseur. Je n’ai jamais compris sa philosophie, son théâtre est indigeste et ses romans, je les ai oubliés. Je suis venu pour de vieux souvenirs. La foule m’a rappelé qui il était. On ne peut pas pleurer un héros qui a soutenu les bourreaux. Je fais demi-tour. Je l’enterrerai dans un coin de ma tête ».

En rebroussant chemin depuis le cimetière du Montparnasse, Michel Marini reconnaît de loin la démarche de Pavel Cibulka, qu’il rattrape et stoppe dans la rue. Après quelques secondes d’hésitation, le vieil homme le remet. « Michel », « Le petit Michel ». Ils s’embrassent et tombent dans les bras l’un de l’autre. Ils vont au bar « le Select » où Pavel semble avoir ses habitudes. Là, ils évoquent le passé, eux qui ne se sont pas revus depuis une quinzaine d’années, le jour de l’enterrement de Sacha. Les blagues et les souvenirs remontent à la surface. En témoigne ce dialogue entre les deux hommes :

-         « Raconte-moi encore une blague Pavel.

-         Tu connais la différence entre un rouble et un dollar ?

J’avais déjà entendu cette vanne foireuse. Si ça se trouve, c’était lui qui me l’avait racontée quinze ans plus tôt. J’ai cherché sans trouver.

-         Non, je ne vois pas.

-         Un dollar !

Il a éclaté de rire, ravi.

-         Que s’est-il passé, Michel ? On a eu de tes nouvelles pendant un moment et tu as disparu.

-         Après la mort de Sacha, j’ai continué à voir Igor et Werner. Les autres, tu les revois ?

-         Il n’y a que toi qu’on ne voit plus. »

 

Alors Michel va raconter, se replonger dans le passé, son passé, leur passé commun, là où tout a commencé, en octobre 1959.

Michel a une histoire familiale peu banale, pour l’époque au moins. Il est l’enfant d’un mariage mixte, mais pas au sens où vous l’entendez aujourd’hui, non. Un mariage mixte, en 1959, est un mariage entre personnes issues de milieux sociaux différents. A cette époque, chacun devait rester à sa place : les torchons avec les torchons, les serviettes avec les serviettes. Michel lui, est à la croisée de deux familles que tout oppose : d’une part, du côté de son père, les Marini, une ascendance d’immigrés italiens ayant fui la misère de leur pays et, d’autre part, du côté de sa mère, les Delaunay, une lignée, presque une dynastie de commerçants bourgeois. Pour fêter ses douze ans, Michel s’est mis en tête de réunir tout le monde : les Marini et les Delaunay. Cependant, même s’ils sont tous réunis, Michel observe, incrédule, deux mondes qui s’affrontent, se méprisent même. Ce que Michel ignore encore à cet instant, c’est que ce mariage mixte n’aurait certainement jamais eu lieu si son père, ouvrier de son grand-père maternel, n’avait réussi à séduire sa mère qui s’était retrouvée enceinte au début de la seconde guerre mondiale. Cette grossesse, elle l’a cachée à tout le monde pendant six mois alors que son père s’était retrouvé dans un stalag après la débâcle des Ardennes. Après quatre ans de captivité, il avait bien fallu régulariser la situation et se marier, un mariage contre nature, mais un mariage imposé, question d’honneur. Voilà l’histoire de Franck, le frère aîné de Michel, un frère sans lequel il n’aurait pas vu le jour, tout simplement parce que l’aventure de ses parents se serait heurtée à la pression sociale.

Michel vient de fêter ses douze ans et le lycée ne l’intéresse pas, exception faîte du français. Il faut dire que Michel est un lecteur compulsif qui dévore tous les livres qu’il déniche à la bibliothèque, allant même jusqu’à lire en marchant sur le chemin de l’école, quitte à parfois arriver en retard. Si Michel déteste le lycée Henri IV, c’est surtout à cause des maths auxquels il ne comprend rien de rien, comme s’il devait déchiffrer d’incompréhensibles hiéroglyphes. Heureusement, son meilleur copain c’est Nicolas, le premier de la classe, un fortiche de première en algèbre et en géométrie mais qui déteste apprendre ses leçons de français, d’histoire ou de géographie, les seules matières où Michel excelle. Les deux amis sont donc parfaitement complémentaires. Complémentaires, ils le sont aussi au baby foot, où ils forment l’une des meilleures équipes du coin, hantant les bars des environs et plus particulièrement « le Balto » comme le raconte Michel :

« Quand on se sentait en forme, prêts à bouffer la terre entière et à se faire étriller, on allait au grand bistrot de la place Denfert-Rochereau. Au Balto, il y avait deux baby. Nous, on jouait avec les grands et on nous respectait. Il ne nous serait pas venu à l’idée de jouer sur le baby à côté des flippers, même s’il était libre ou quand des joueurs nous proposaient une partie. On gardait toute notre énergie pour affronter les cadors, ceux qui venaient de la banlieue sud. »

Le Balto, c’est un bistrot d’auvergnats, tenu par la famille Marcusot, originaire du Cantal. Les Marcusot, comme de bien entendu, travaillent en famille et ne ménagent pas leur peine, travaillant sept jours sur sept de 6 heures à minuit. Mais il y a quelque chose de plus dans ce bar que décrit Michel :

« Le Balto était un immense bistrot à l’angle de deux boulevards. Sur l’avenue Denfert-Rochereau, côté comptoir et tabac, il y avait les baby, les flippers et le juke-box, et côté Raspail, un restaurant de soixante places. Entre les dernières tables, j’avais remarqué une porte derrière un rideau de velours vert. Des hommes d’âge mûr disparaissaient par ce passage. Je ne voyais personne en ressortir. Ça m’intriguait. Je me demandais souvent ce qu’il pouvait y avoir là. »

Quelques semaines plus tard, au début d’un été ensoleillé, Michel est intrigué par la présence d’un homme mal rasé avec un imperméable élimé et taché, qui disparaît derrière la tenture. Il profite d’un moment d’inattention du fils Marcusot, Jacky,

 qui vient d’en sortir avec des tasses et des verres vides sur son plateau, pour se glisser derrière ce rideau qui l’intrigue tant. Ecoutez comment il décrit cet instant décisif :

« Mû par la curiosité, j’ai écarté le rideau. Une main malhabile avait inscrit sur la porte « Club des incorrigibles optimistes ». Le cœur battant, j’ai avancé avec précaution. J’ai eu la plus grande surprise de ma vie. J’ai pénétré dans un club d’échecs. Une dizaine d’hommes jouaient, absorbés. Une demi-douzaine suivaient les parties, assis ou debout. D’autres bavardaient à voix basse. Des néons éclairaient la pièce ouvrant par deux fenêtres sur le boulevard Raspail. Elle servait aussi de débarras au père Marcusot qui y rangeait des guéridons, des chaises pliantes, des parasols, des banquettes trouées et des caisses de verres. Deux hommes profitaient des fauteuils pour lire des journaux étrangers. Personne n’a remarqué mon entrée. »

Exception faite des deux illustres hommes de lettres français, dont celui qu’on a enterré au début de l’histoire, tous les autres hommes de cette assemblée sont originaires des pays de l’est, de l’autre côté du rideau de fer. Michel va s’imposer peu à peu comme un membre de ce club singulier, ce qui va lui permettre de faire leur connaissance, de découvrir leurs histoires. Avec lui, nous partagerons l’aventure d’Igor, d’Imré, de Sacha, Pavel, Léonid et tous les autres. Ils ont comme point commun d’être passés à l’ouest pour sauver leur peau, fuir un système qui s’apprêtait à les briser. Mais là n’est pas leur seul point commun, ils partagent beaucoup plus, comme nous allons le découvrir. Et puis, il y a un terrible secret que Michel ne découvrira que lors d’une tragique issue…

Ainsi donc, nous allons suivre la vie de Michel et de ces hommes durant cinq années, cinq années pendant lesquelles l’histoire familiale de Michel sera, elle aussi, totalement bouleversée, sur fond de guerre d’Algérie et de prise de pouvoir de la société de consommation.

Dans cet ouvrage fleuve de 750 pages, jamais on ne s’ennuie un seul instant, tournant les pages avec délice pour plonger la tête la première dans cet océan chahuté qui nous emmène vers des territoires insoupçonnés. Plus qu’un roman, il s’agit d’une véritable épopée, d’une chronique de la société française.

Jean-Michel Guenassia nous propose là un livre d’une ampleur et d’une ambition exceptionnelle où chaque chose est à sa place, un puzzle dont chaque pièce s’imbrique aux autres avec une remarquable justesse. Tout y est, tout ce qui fait que la vie est à la fois formidable et tragique. Ce livre est un véritable joyau. Les lycéens ne s’y sont pas trompés en lui attribuant leur Goncourt. Alors, si vous ne l’avez pas encore lu, réparez cette erreur et précipitez vous chez votre libraire pour l’acheter immédiatement.

Après avoir refermé la dernière page, je me suis déjà surpris à relire des passages entiers, comme on reprendrait une part de dessert. Je profite de cette chronique pour remercier chaleureusement Karima qui me l’a fait découvrir.

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 18:54

Lu aujourd’hui dans « Le club des incorrigibles optimistes », magistral roman de Jean-Michel Guenassia :

 

Quand Khrouchtchev est allé à New York pour l’assemblée des nations unies, il a défié Kennedy dans une course à vélo. Malgré son mal de dos, Kennedy est arrivé bon premier. La Pravda a titré en une : «Triomphe soviétique à New York : Khrouchtchev deuxième, Kennedy avant-dernier ».


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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 16:14

Vous trouverez ci-dessous, le texte de la chronique radiophonique consacrée à "Oscar et la dame rose"

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/1/2/1/9782226194121.jpg

 

Oscar, alias « crâne d’œuf » a dix ans. Il a dix ans et il vit à l’hôpital à cause de son cancer comme il l’écrit sans détour dans la première lettre qu’il adresse à Dieu. Oscar n’aime pas écrire, qui plus est à Dieu qui, d’après lui, n’existe pas. Oscar n’est pas le seul enfant en séjour longue durée dans le service de pédiatrie : il y a ses copains Bacon, Einstein ou Pop Corn et puis, celle qu’il aime en secret, Peggy blue, l’enfant bleue.

Pourquoi donc écrire à Dieu si on croît qu’il n’existe pas ? L’idée n’est pas d’Oscar, elle vient de « Mamie-Rose », une visiteuse bénévole qui passe du temps avec les enfants hospitalisés. Oscar adore « Mamie-Rose » qui le fait beaucoup rire, elle qui se présente comme une ancienne catcheuse, « l’étrangleuse du Languedoc ». « Mamie-Rose » lui paraît très vieille, périmée « comme un yaourt ». Ce sont là leurs petits secrets. Mais si Oscar aime bien « Mamie-Rose », c’est parce qu’elle est la seule dont le comportement n’ait pas changé à son égard ainsi qu’il l’expose à Dieu dans cette première lettre :

« Moi, je ne fais plus plaisir. Depuis ma greffe de moelle osseuse, je sens bien que je ne fais plus plaisir. Quand le docteur Düsseldorf m’examine, le matin, le cœur n’y est plus, je le déçois. Il me regarde sans rien dire comme si j’avais fait une erreur. Pourtant je me suis appliqué, moi, à l’opération ; j’ai été sage, je me suis laissé endormir, j’ai eu mal sans crier, j’ai pris tous les médicaments. Certains jours, j’ai envie de lui gueuler dessus, de lui dire que c’est peut être lui, le docteur Düsseldorf, avec ses sourcils noirs, qui l’a ratée, l’opération. Mais il a l’air tellement malheureux que les insultes me restent dans la gorge. Plus le docteur Düsseldorf se tait avec son œil désolé, plus je me sens coupable. J’ai compris que je suis devenu un mauvais malade, un malade qui empêche de croire que la médecine, c’est formidable.

La pensée d’un médecin, c’est contagieux. Maintenant tout l’étage, les infirmières, les internes et les femmes de ménage, me regarde pareil. Ils ont l’air tristes quand je suis de bonne humeur ; ils se forcent à rire quand je sors une blague. Vrai, on rigole plus comme avant.

Il n’y a que « Mamie-Rose »  qui n’a pas changé. A mon avis, elle est de toute façon trop vieille pour changer. »

 

Oscar est très lucide, il a compris que l’échec de son opération de la moelle osseuse le condamne à brève échéance. Alors pourquoi les adultes, à commencer par le médecin, ne lui disent pas ouvertement qu’il va mourir ? C’est ce qu’il demande à « Mamie-Rose » :

 

«  - Mamie-Rose, j’ai l’impression que personne ne me dit que je vais mourir.

Elle me regarde. Est-ce qu’elle va réagir comme les autres ? S’il le plaît, l’Etrangleuse du Languedoc, résiste et conserve tes oreilles !

-         Pourquoi veux-tu qu’on te le dise si tu le sais, Oscar !

Ouf, elle a entendu.

-         J’ai l’impression, Mamie-Rose, qu’on a inventé un autre hôpital que celui qui existe vraiment. On fait comme si on ne venait à l’hôpital que pour guérir. Alors qu’on y vient aussi pour mourir.

-         Tu as raison, Oscar. Et je crois qu’on fait la même erreur pour la vie. Nous oublions que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d’être immortels.

-         Elle est ratée, mon opération Mamie-Rose ?

Mamie-Rose n’a pas répondu. C’était sa manière à elle de dire oui. Quand elle a été sûre que j’avais compris, elle s’est approchée et m’a demandé sur un ton suppliant :

-         Je ne t’ai rien dit, bien sûr. Tu me le jures ?

-         Juré. »

 

Mamie-Rose a souvent raison. C’est pour ça qu’elle conseille à Oscar d’écrire à Dieu pour lui confier ses pensées les plus secrètes, celles qui « s’incrustent », « l’alourdissent » et « l’immobilisent ». Oscar doit se décharger des ses mauvaises pensées. S’il ne les partage pas, c’est sûr il va devenir  « une décharges à vieilles pensées qui puent ». Et Dieu, d’après Mamie-Rose, est l’interlocuteur idéal pour ça, d’autant plus idéal qu’on peut lui formuler un vœu par jour. Mais un vœu, explique Mamie-Rose, ce n’est pas une chose matérielle comme celles qu’on demande au père Noël. Non, il s’agit de « choses de l’esprit ». Elle cite par exemple à Oscar « du courage, de la patience, des éclaircissements » avant d’ajouter « Et tu peux aussi, Oscar, lui suggérer des faveurs pour les autres. »

 

Alors c’est entendu, Oscar va écrire à Dieu. En plus, sur l’insistance d’Oscar, Mamie-Rose a obtenu une permission spéciale du médecin pour lui rendre visite chaque jour, et ce, pendant douze jours.

Pendant ces douze jours, à compter du dix-neuf décembre, Oscar et Mamie-Rose vont pratiquer la légende des douze jours divinatoires. Cette légende dit que chaque jour comptera pour dix ans.

Ainsi, durant cette très courte période, Oscar pourra-t-il vivre toutes les étapes de la vie avec l’aide et de Mamie-Rose. Il en fera le récit dans chacune des lettres qu’il va adresser à Dieu, même s’il n’a pas son adresse.

 

A travers ces quelques lettres, Eric-Emmanuel Schmitt aborde avec beaucoup de pudeur et de sensibilité le sujet des enfants atteints de pathologie incurables. Le sujet est grave, mais le ton n’est jamais larmoyant ou condescendant. En quelques dizaines de pages à peine, Eric-Emmanuel Schmitt nous entraîne avec maestria dans une quête de la vie, de ses joies et de ses peines, petites ou grandes. A travers les yeux d’Oscar, par l’intermédiaire de son cœur, nous vivons ou revivons en accéléré les grandes questions qui nous assaillent, celles qui font de nous des humains.

 

Alors, si vous ne l’avez pas encore lu, je vous invite à vous précipiter chez votre libraire pour acheter « Oscar et la dame Rose », un pur joyau qui vous entraînera du rire au larmes. On ne remerciera jamais assez Eric-Emmanuel Schmitt pour nous avoir offert ce splendide manifeste, cette ode à la vie. Un grand et sincère bravo.

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 17:41

Chers amis blogueurs,

Ce samedi 15 mai, je serai sur les ondes d’IDFM, vers 17 heures, dans l’émission de Laurence Ducournau « les mots des livres » pour vous donner un retour de lecture sur le roman « Oscar et la dame Rose ». L’ouvrage n’est pas récent, je sais, mais je ne l’avais pas encore lu, grave erreur je le concède, pas plus que je n’ai vu l’adaptation cinématographique.

 

Pour les franciliens, univers en perpétuelle expansion, c’est sur 98.0 FM, et pour ceux qui parcourent le vaste monde, un clic sur le lien ci-dessous fera l’affaire.

 


http://idfm98.free.fr/index10.php

 

 


P-S : boules Quies recommandées

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 18:13
Ci-dessous le texte du "papier" lu aujourd'hui sur les ondes d'IDFM

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/2/6/4/9782070771462.jpg

Edouard Kiefer est un ancien flic reconverti en détective de Lutetia, unique palace de la rive gauche. Résidant à demeure dans l’hôtel il en connaît tous les secrets, tous les recoins, chaque employé. Edouard Kiefer connaît également les habitudes et la vie des résidents du palace, mais aussi celles des habitués. Et pour cause ; voici ce qu’il dit de lui :

« Il me fallait me fondre parmi les clients, me faire oublier. Non pas en bourgeois mais en civil, même si la plus civile des tenues relève encore de l’uniforme. Costume gris, cravate sombre, chemise blanche unie, pochette assortie. Toute note de fantaisie aurait été déplacée car on n’aurait pas compris que je veuille me faire remarquer. Je connaissais tout le monde mais peu me connaissaient. Je les voyais tous mais eux ne me voyaient guère. Les nouveaux clients et les hôtes de passage ignoraient ma qualité. Pour les autres, j’étais une silhouette familière, que sa neutralité rend imprécise, une ombre insaisissable sur laquelle on peut compter en toutes circonstances. Parfois un nom qui arrange tout, voire un prénom, c’est selon. En tout cas, l’inaperçu fait homme. Si le personnel était une trace fugitive et légère dans le paysage intérieur de l’Hôtel, je n’étais que l’ombre portée de cette trace. Le journal du jour nonchalamment déplié sur mes genoux à la page diplomatique, un petit bristol blanc uni posé discrètement contre ma cuisse ainsi qu’un crayon, j’étais paré. Chaque jour je faisais mes gammes : observer les individus puis les réduire en fiches. » 

L’histoire débute dans l’hôtel, au printemps de 1945, alors que les familles de déportés patientent devant l’entrée du palace. Là, parfois durant des jours et des jours, ils entretiennent l’espoir de voir apparaître l’un des leurs émerger d’un des innombrables convois, les convois de ceux qui ont réussi à sortir vivants des camps de la mort. En témoigne cette scène : « Une adolescente et une petite fille s’étaient jointes à la foule des guetteurs derrière les barrières. Deux sœurs. Chacune portait bien en évidence entre les mains un morceau de carton sur lequel était écrit EPSTEIN. Elles avaient fabriqué leurs pancartes pour être reconnues, sans se douter un instant qu’elles auraient plus de mal, elles, à reconnaître leur mère, si toutefois elle rentrait. Elles attendaient sans un mot. Un autobus arriva de la gare. Quand des spectres en pyjama en descendirent, la foule se mit en mouvement. Mes hommes eurent du mal à la contenir. Ça s’agitait de partout. Sauf les deux petites, hiératiques. Je les avais déjà entendues dire que leur maman ne pouvait être dans « ce troupeau ». Pas quelqu’un comme elle. »

A Lutetia, ceux qui reviennent sont pris en charge par les autorités pour contrôler leur identité, consulter des médecins, se reposer quelques jours et reprendre pied, parfois seulement pour réapprendre à manger normalement et dormir dans un lit. C’est dans ce contexte qu’Edouard Kiefer est convoqué par son directeur, sur l’injonction de deux flics qu’il aperçoit mais qui ne s’adresseront pas directement à lui.  Edouard Kiefer est sous le coup d’une dénonciation pour acte de fraternisation avec l’ennemi avec, pour preuve à charge, une photographie nocturne prise à la dérobée depuis l’immeuble d’en face. Sur ce cliché volé, on voit des officiers allemands en grand uniforme, attablés autour d’un dîner aux chandelles et, à côté d’eux, un homme en tenue de vènerie soufflant dans sa trompe de chasse. L’homme en train de jouer c’est bien lui, Edouard Kiefer, sans discussion possible. En ces temps troubles de chasse aux sorcières et de repentance collective, une photo comme celle-là pourrait lui valoir les pires ennuis. Invité par le directeur de l’hôtel à quitter l’établissement quelques temps pour se mettre au vert, Edouard Kiefer refuse tout compromis. Il faut dire qu’il a sa conscience pour lui. Ecoutons le : « Il m’avait laissé seul avec elle. Ma conscience. Ou ce qu’il es restait. Suffisamment en tout cas pour distinguer le bien du mal, diriger ma conduite en fonction d’une raison pratique et me juger moi-même au nom d’un certain sens moral. En quatre ans, j’aurais pu maintes fois glisser de la concession au compromis, et du compromis à la compromission. Pourquoi ? Comme les autres : l’attrait du pouvoir, l’illusion de la puissance, le goût de l’argent. Tout ce qui m’avait toujours laissé indifférent. Avec la formation que j’avais reçue, le métier qui avait été le mien et celui qui l’était encore, j’avais eu mille fois l’occasion de glisser du renseignement à l’espionnage, et du mouchardage à la délation. Pourquoi ne l’avais-je pas fait ? Parce que cela ne se fait pas.  Mieux que les grands principes énoncés en public avec emphase et piétinés en secret avec cynisme, ces mots simples me suffisaient pour tenir et me tenir. Ma manière à moi de résister. La réquisition de Lutetia par les Allemands n’avait épargné personne. Les serveurs servaient, les gouvernantes gouvernaient, les réceptionnaires réceptionnaient. Comme toute la France ou presque. Dans l’ensemble, nous n’avions rien fait qui nous déshonorât, même si l’honneur fut sauvé par ceux qui vivaient dans la zone trouble ce « presque ». Je crois savoir désormais jusqu’où un homme peut aller sans perdre sa dignité. »

Et effectivement, Edouard Kiefer sait exactement de quoi il parle. Pour illustrer son propos introductif il va nous faire partager l’histoire du palace, la petite comme la grande entre 1938 et 1945. L’hôtel Lutetia verra défiler dans son antre un véritable condensé de la société française de l’époque. Là, dans le palace, à travers les yeux d’Edouard Kiefer, nous verrons d’abord défiler les opposants au régime nazi qui avaient fait de Lutetia leur lieu de rassemblement comme l’explique le détective : « Si son rez-de-chaussée se prêtait aux conciliabules enfumés à quatre ou cinq, ses salles de réception, au premier étage, favorisaient les plus vastes réunions. » C’est pour cette raison qu’en Allemagne on nommait les opposants au régime nazi « comités Lutetia », tout un symbole. Nous verrons ensuite les artistes, l’aristocratie, toute cette société heureuse encore, bien qu’angoissée par la montée inexorable des nationalismes. Mais, dans ce « monde d’avant », chacun semble vouloir s’accrocher à cette idée selon laquelle la grande guerre était la dernière, que la raison finira par l’emporter. Pourtant, l’antisémitisme et l’intolérance sont déjà bel et bien présents, au cœur même de l’hôtel, en témoigne cette joute oratoire à l’heure du dîner entre le capitaine de Vérigny et Lothar Jundt  placés à deux  tables voisines :

-  « Quand vous songez, Aude, que l’Allemagne prétend vouloir la paix de l’Europe alors que depuis cinq ans où y enferme les opposants dans des camps…

-   Propagande ! Pure propagande mes amis ! Mais comment un officier de l’armée française peut-il se faire ainsi le porte-parole des bobards communistes ? »

La joute se terminera en duel à l’épée sur le toit de l’hôtel à 7 heures le lendemain matin et, comble de l’ironie, l’allemand défait se fera soigner par le docteur Stern, ce qui fera dire à Edouard Kiefer « C’était à se demander ce qui l’humiliait le plus, d’avoir été vaincu par un Français ou soigné par un juif. »

Cette menace prendra véritablement corps lorsque la guerre éclatera. Lutetia, comme les autres palaces parisiens, sera réquisitionné par l’occupant nazi, un occupant avec lequel il faudra bien composer dans un périlleux exercice d’équilibrisme. Il faudra obtempérer, obéir aux ordres sans jamais faire preuve de zèle, sous peine d’y perdre sa dignité et son âme. En tant qu’alsacien, fils d’une professeur d’allemand, Edouard Kiefer est totalement bilingue, ce qui lui vaudra de faire office de traducteur dès que nécessaire. Ce qui l’amènera à côtoyer de plus près encore l’occupant, en l’occurrence l’Abwehr, les services d’espionnage et de contre-espionnage. Il découvrira quelques mois plus tard, ce qu’espionnage veut dire, ainsi qu’il le confesse :

« Un jour, je crus apercevoir de dos, à travers le panneau de verre feuilleté à l’entrée de la salle à manger, une silhouette familière de l’avant guerre. Un effet d’optique probablement. Quelques instants après, le mirage me convoqua dans son bureau. Le nom du nouvel arrivant, le capitaine Joachim von Leutkirch, était déjà inscrit sur la porte. « Salut m’sieur Douarrre ! » Son éclat de rire me laissa mutique et stupéfait. Je le dévisageai de pied en cap avant de pouvoir bredouiller :

« Monsieur Arnold…

- Surpris ?

- Comment ne le serais-je pas ? Ainsi vous étiez…

- Agent en mission. Et j’aime tellement votre pays qu’on m’y a renvoyé, officiellement cette fois. »

 

Tout au long de ce que durera la guerre et l’occupation de Lutetia, Edouard Kiefer devra sans cesse flirter avec les limites, servir sans s’asservir, obéir sans céder. Son honneur et sa conscience seront à ce prix, surtout avec la proximité de la prison du Cherche-Midi d’où on entend s’élever le dimanche le chant des prisonniers. Mais surtout, Edouard devra vivre dans l’angoisse, ne sachant pas ce qu’est devenue N***. N***, son amour de toujours, devenue par son mariage comtesse de Clary mais qu’une vague ascendance juive, inconnue d’elle-même, suffira à faire une ennemie pour l’occupant. 

 

Dans ce roman magistral et exceptionnellement bien documenté, Pierre Assouline nous entraîne avec maestria au cœur même de cette France souvent ambiguë et partagée à travers l’histoire d’un palace mythique. Davantage qu’Edouard Kiefer, Lutetia est bien le personnage principal de l’histoire, un personnage que l’on apprend à découvrir à force de descriptions d’une précision pointilliste mais jamais pointilleuse.

Dans ce qui est à la fois un roman et la biographie d’un lieu, Pierre Assouline réussit le tour de force de nous faire oublier ce qui est roman de ce qui est biographie. Là, dans les suites, salles de restaurant, le bar ou les salon nous croisons avec une incroyable évidence le général de Gaule, Willie Brandt ou James Joyce, comme nous croisons les destins de ces déportés anonymes auxquels l’auteur rend un vibrant hommage.  

Je vous invite vraiment à lire « Lutetia » avec lequel vous prendrez, j’en suis sûr, un plaisir incommensurable. Monsieur Assouline, soyez remercié pour ce roman d’une extrême finesse. Un véritable coup de cœur.

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 21:44
... for a while....

Merci à toutes et celles et ceux qui ont eu la gentillesse de me témoigner ici leur amitié et leur soutien.

A défaut de me montrer original, sachez que je vous souhaite plein de santé et de bonheur pour cette année 2010. Que la lecture vous permette de vous évader, de ressentir de formidables émotions.

 

Pas de complainte sur la fréquentation famélique de l’endroit, rassurez-vous.

 

Comme j’ai décidé de vous torturer encore un peu, sachez que je serai demain samedi 9 janvier sur les ondes d’IDFM vers 17h30 pour une chronique sur le roman « Lutetia » de Pierre Assouline.

 

Pour les franciliens cela sera sur 98.0 FM.

 

Pour tous les autres, cela sera via votre PC préféré en cliquant sur le lien ci-dessous :

 

http://idfm98.free.fr/index10.php

 

A demain peut-être.

 

Bien à vous,

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 19:41
On me demande régulièrement, "Pourquoi" et "Comment" j'ai commencé à écrire. La chose en soi, n'a rien d'originale. J'avais quatorze ans, et les oeuvres complètes d'Arthur Rimbaud venaient de trouver place au chevet de mon lit. Au milieu de cet écrin trônait un petit bijou, l'essence de la poésie dans un quatrain : "L'étoile a pleuré rose"

L'étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain.
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