Le vent comme les hommes
Est d’une humeur changeante
Soufflant le chaud ou bien le froid
Dans une étrange cyclothymie.
Parfois épouvantable
Il sait être glacial
Transformant cœur et peau
En lambeaux douloureux.
Mais il sait être aussi
D’une exquise douceur
Distillant des caresses
Voluptueuses et subtiles.
Par ses brusques changements
Il nous tient en haleine.
Toujours sur le qui-vive
Nous attendons anxieux
Pour savoir quelle sera
La couleur de ce jour.
Nous n’y pouvons rien faire
Mais nous sommes persuadés
Que ce qu’il nous insuffle
Peut régir nos destins.
C’est pourquoi ses tempêtes
Charrient notre maelström
Quand ses brises légères
Nous transportent de bonheur.
Il n’en reste pas moins
Qu’à la fin de l’histoire
Sur ses ailes il emporte
Nos ultimes soupirs.