Comme la plupart des usagers, je suis usagé, fatigué, déprimé par ces mouvements intempestifs qui ne riment à rien. On ne peut pas nous demander d'être socialement responsables, ne pas utiliser de véhicule personnel pour aller bosser et, en même temps, nous traiter pire que des poulets en batterie (je dis pire par ce que nous, savons qu'on nous emmène à l'abattoir).
Il faudra bientôt mettre BB sur l'affaire !
Les mecs de la SNCF ne vivent pas dans le même monde que nous. Ils se plaignent de leurs conditions de travail. Je les invite à partager mon quotidien pendant une semaine. Deux heures de galère ce matin encore. Si les médias se mettaient à informer des vrais dysfonctionnements quotidiens que nous endurons il y aurait de quoi créer une chaîne de télévision dédiée : CNNCF !
Dix heures de travail par jour (la réalité des 35 heures pour un « cadre » du privé) plus quatre heures de transports donnent une vie magnifique : départ à 7 heures, retour à 21 heures. Vie de famille ? Un concept. Des enfants qui ont besoin de vous ? Z'ont cas se démerder tout seuls.
Honnêtement je pense qu'un jour il y aura un gros problème, qu'un mec pètera un câble et ira tirer une rafale de mitraillette dans les locaux de Sud Rail ou autre congrégation d'handicapés du bulbe.
Je renvoie les autres tarés à la lecture de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, en particulier son article IV « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »
Ah oui, un dernier détail : le mec qui s'énerve est un délégué syndical qui tente, modestement, de défendre ce qui est défendable.
Et, puisque c'est la saison où on se les gèle sur les quais de gare, pour mon cadeau de Léon je demande la dernière version du jeu de l'évolution, celle dans laquelle on peut accélérer la disparition programmée des queues de race pour éviter qu'elles entraînent dans leur chute le reste de l'humanité.