Ce matin, j’ai rencontré un lapin sur le quai du RER. Quand il s’est approché de moi pour me parler, j’ai cru qu’il allait évoquer Pâques. Que nenni, il faisait la promotion du développement durable.
Ce matin, j’ai rencontré un lapin sur le quai du RER. Quand il s’est approché de moi pour me parler, j’ai cru qu’il allait évoquer Pâques. Que nenni, il faisait la promotion du développement durable.
Dans les prisons lointaines
Les regards qu’on efface
Inondent les fontaines
De larmes trop fugaces.
Dans les prisons lointaines
Les gardiens qui menacent
Ont des bâtons de haine
Qui ne laissent pas de traces.
Dans les prisons lointaines
Les durs et les coriaces
Succombent à la migraine
Des journées qui trépassent.
Ce soir sur la potence
S’accomplit la sentence.
Par delà l’horizon
A l’abri de ton cœur
Au-delà des prisons
De la haine, des rancoeurs
Tu souris.
Par delà les montagnes
Au secret de ton âme
Au-delà de ces bagnes
Où la mort nous réclame
Tu survis.
Par delà les souvenirs
Des espoirs trépassés
Au-delà de l’avenir
Et des rêves insensés
Tu revis.
Perdue dans la prairie, attaquée par les herbes
Sans pitié et hostiles, chahutée par le vent
D’une froideur criminelle, peu à peu, doucement,
Agonise en silence une fleur superbe.
Son espoir s’est éteint dans la fuite du jour
Dans le soir assassin son parfum plein de larmes
Pleure goutte à goutte de ses pétales. Au secours !
Sa corolle qui saigne c’est son cœur qui se fane.
Dans la noirceur des cieux, une étoile filante
Fourvoyée à dessein par le jais de minuit
L’emporte. La mort aux aguets la capture sans bruit ;
Elle est morte pleurant seule des larmes sanguinolentes.Nous tanguerons comme un bateau
Au plus profond de la tempête
Les vagues aigues comme des couteaux
Laminant nos cœurs et nos têtes.
Nous voyagerons dans un vaisseau
Amarré aux queues des comètes
Virevoltant tels des oiseaux
Au gré de mille étoiles en fête.
Nous atteindrons l’eldorado
Au pied de l’arbre du prophète
Sur la terre où l’amour éclot
D’un coup magique de baguette.
Foule en délire, mes trois lecteurs fidèles, je vous souhaite de passer d'excellentes fêtes de fin d'année en compagnie de celles et ceux qui vous sont chers.
Le blog et son auteur (je parle de moi) prennent quelques jours de repos (plus ?).
Je sais que je vais vous manquer (non ? bon, tant pis).
Je reviendrai peut-être l'année prochaine, allez savoir.
Prenez bien soin de vous.
J’ai promené ma peine au pied de la muraille
Mon regard se heurtant à cette prison de pierre
Banni de ton refuge, offert à la mitraille
J’encours à chaque instant le trépas des paupières.
Pourtant je prends le risque d’y perdre cette existence
Sans autre perspective qu’un demain aux abois
Ton absence qui m’étrangle aux forêts des potences
Où le ciel est de jais et jamais ne flamboie.
Je garde secret espoir d’accéder à ton cœur
Que la geôle de granit insidieusement oppresse
Où ton père incestueux se pavane en vainqueur.
Il ignore que ton âme doucement me caresse
M’invitant à survivre pour qu’un jour nos destins
Puissent enfin s’épouser au-delà du fortin.Le décor est planté
Aucun détail ne manque
Des lumières scintillantes
Aux couleurs saturées.
Nos narines frémissent
Aux arômes torréfiés
Les promesses sucrées
La cannelle et l’encens.
Dans l’azur ténébreux
Tous les flashs qui crépitent
Evoquent une nuée
Fabuleuse d’étoiles filantes.
Une douce frénésie
Envahit l’air ambiant
Où les cris des enfants
Ont le parfum des ors.
Les barbus finlandais
Chevauchent l’imaginaire
Leurs costumes rouge et blanc
Entretiennent cet espoir.
Je me laisse griser
Me disant que peut-être…
Quand soudain je remarque
Ton visage émacié.
Pour qui n’y prendrai garde
On te croirait grimée
Comme une saltimbanque
Composant un faciès.
Mais je croise dans tes yeux
Une faille de terreur :
En cette nuit de Noël
Tu es prête à sombrer.
Emporté par la foule
J’avance encore un peu
Esquissant un sourire
A l’émail indécent.
Tu t’accroches à l’espoir
D’une main secourable
Chaleureuse et sincère
Qui te viendrait en aide.
Mais je suis un minable
Egoïste et odieux.
Ignorant ton appel
Je poursuis mon chemin.
La ville n’est que noirceur,
A l’ombre de mes yeux
Nul astre n’a jamais lui.
Il en va de mon cœur
Comme dans l’univers peint
En aplats noirs et froids.
Aucune onde ne m’atteint
Ni bonheur, ni envie ;
L’amour m’est inconnu.
Autour de moi gravite
Comme une anti-matière
Aspirant corps et âmes.
La ville soudain prend peur
A cette perspective :
Elle risque d’être engloutie.
Je me repais des autres
Sans désir et sans faim
Nullement rassasié.
La ville soudain m’écoeure
Terrible dyspepsie
Inondant mon regard.
Par delà mes paupières
Tu es là devant moi
Sans crainte ni désarroi.
Tu sais bien avant moi
Que cette mascarade
Prendra fin dans tes bras.Soudain tu lèves le voile sans la moindre pudeur
Désirant contempler l’étendue des dégâts
Ton visage ne trahit qu’une sourde rancœur
L’homme que tu as aimé n’est pour toi qu’un Judas.
De nous deux tu es bien celle qu’il faudrait plaindre
Et la faute m’en revient sans discussion possible
A l’abri de tes bras j’aurais voulu éteindre
Le feu du désarroi aux douleurs indicibles.
La seule volonté est parfois bien fragile
Quand les forces supérieures travestissent nos âmes
Ignorant les tourments, les lois de l’évangile
Qui s’imposaient à nous ont brûlé dans les flammes.
Tes yeux s’arriment aux miens avec condescendance
Mon corps s’est calciné aux torches de l’imprudence.